Étiquette : éthique

Comment la confusion de terminologie aide les racistes à valider leur racisme.

Plus ou moins lié à un post récent à moi, j’ai arrivé sur cet article troublant dans le NY Times par David Reich, généticien à Harvard qui ressemble être régulièrement dépeint comme «éminent», dans équel il avance l’idée que «il n’est simplement plus possible d’ignorer les différences génétiques moyennes entre ‘les races.’»1 Il ressemble avoir des motivations positives — il commence même par admettre que la race est une construction sociale — et je n’ai aucun doute que sa connaissance de la génétique est beaucoup plus profonde que la mienne, qui n’existe pas, mais malgré ses motivations et sa connaissance dans ce domaine-là, il ressemble ne pas du tout avoir consulté des spécialistes en sciences sociales. Le nœud du problème est qu’il confond «la race» et «la population». En effet, tout de suite après son admission que la race est une construction sociale, il déclare le suivant:

L’orthodoxie va plus loin en maintenant que nous devrions craindre la recherche sur les différences parmi les populations.2

Il ressemble être après user les deux termes comme synonymes, ou pour le moins, il est suffisamment négligent avec son usage des deux qu’on diserait qu’il est après les user comme synonymes. Je doute sérieusement qu’il y ait des généticiens qui avanceraient l’idée que les différences génétiques parmi les populations n’existent pas, mais ça, ce n’est pas du tout équivalent à un argument pour ou contre l’idée que les différences génétiques entre les races existent.

Il y a déjà de bonnes réponses à l’article, une sur BuzzFeed, cosignée par quelque 67 scientistes, et une autre par une la sociologue Ann Morning, qui a également cosigné l’article sur BuzzFeed. Ces réponses réussissent joliment bien à expliquer le problème avec l’article à Reich — bien que je pense que l’article sur BuzzFeed aurait mieux été si ça n’aurait pas tenté de remarquer si tant sur les trouves génétiques — ça fait, je veux juste causer pour l’exemple à Reich de sa propre recherche qui est supposé de démontrer comment la race peut être bien mise en œuvre pour l’étude de la génétique. Voilà la citation pertinente de l’article:

Pour comprendre comment on fait la recherche génétique sur les différences biologiques moyennes à travers les populations, examinons un exemple de mon propre travail. À partir de 2003 environ, j’ai commencé à explorer si le mélange des populations qui a eu lieu au cours des derniers siècles passés aux Amériques pourrait être exploité pour découvrir des facteurs de risque pour le cancer de la prostate, une maladie qui affecte 1,7 fois plus de personnes auto-identifiées comme afro-américaines qu’euro-américaines. On n’était arrivé à expliquer cet écart à partir des différences ni alimentaires ni environnementales, ce qui suggère que des facteurs génétiques peuvent jouer un rôle.

Justement, l’ascendance génétique d’environ 80% des personnes qui s’auto-identifient comme afro-américaines provient en moyenne des Africains réduits à l’esclavage et amenés aux États-Unis entre le 16e siècle et le 19e siècle. Mes collègues et moi avons cherché dans 1597 hommes afro-américains qui souffrent du cancer de la prostate les endroits dans le génome où la fraction des gènes fournis des ancêtres de l’Afrique de l’Ouest était plus grande qu’elle l’était ailleurs dans le génome. En 2006, nous avons trouvé exactement ce que nous cherchions: un endroit dans le génome avec plus de 2,8% plus d’ascendance africaine que le moyen.

Dès que nous l’avons examiné plus en détail, nous avons trouvé que cette région contenait au moins sept facteurs de risque indépendants pour le cancer de la prostate, tous plus fréquents en Afrique de l’Ouest. Nos découvertes ont pu complètement rendre compte des taux plus élevés du cancer de la prostate dans les Afro-Américains que dans les Euro-Américains. Nous avons pu conclure cela car les Afro-Américains qui ont justement une ascendance entièrement européenne dans cette petite partie de leur génome avaient plus ou moins le même risque pour le cancer de la prostate que des Européens pris au hasard.3

Reich présente ça comme un exemple de la manière que l’usage de la race comme une variable peut être fructueux, mais moi je pense que ça qu’il fait vraiment, c’est qu’il affaiblit son propre argument. Ça qu’il cause pour, finalement, ce n’est pas les Afro-Américains, mais les personnes qui ont une section de leur génome qui correspond à ça qui était souvent trouvé dans les personnes qui restaient dans l’Afrique de l’Ouest. Ça ressemble être la population qui est pertinente à son étude, mais il insiste sur le fait de causer pour ses résultats en termes de race quand même, après référer à des Afro-Américains à tout moment, un groupe culturellement divers qui est trop souvent traité comme monolithique et qui n’a pas tout à fait cette ascendance, un fait que Reich admet dans ce même extrait.

L’usage de l’étiquette afro-américain dans son explication ne sert à rien d’explanatoire et en fait n’est même pas bien précis. Ça qui vient de l’étiquette, c’est que ça permet plus facilement aux racistes de clamer qu’un généticien de Harvard a validé leur racisme, et présente des idées confondues aux personnes moyennes qui ne sont pas versées dans les subtilités des distinctions de terminologie pour référer à des groupes de personnes, dans équelles Reich, lui-même, ne ressemble même pas versé. Il dépeint ces sujets comme «auto-identifiés» plusieurs fois, ce que je suppose qu’il faise pour s’exonérer de la responsibilité pour l’usage de l’étiquette, mais comme j’ai expliqué dans un post antérieur, cette stratégie n’offre aucune protection aux gens qui seraient heurtées par les stéréotypes qui sont générées équand on use des variables sociales comme la race.

En effet, c’est vrai que ce n’est pas scientifique, mais mon sondage de Twitter m’a conduit à ça qui ressemble être trois espèces de réaction à cet article: 1) des chercheurs des sciences sociales après indiquer que l’article est irresponsable, 2) des généticiens après se moquer des scientistes doux et/ou après extoler le traitement délicat d’un thème difficile dans l’article et 3) des racistes inconditionnels et flagrants après citer l’article pour valider leur racisme. (3) devrait tracasser suffisamment ceux dans (2) pour leur faire accroire que ça devrait aller causer avec ceux dans (1) pour des meilleures méthodes pour traiter le côté social de leurs recherches.


1. «it is simply no longer possible to ignore average genetic differences among ‘races.’»
2. «The orthodoxy goes further, holding that we should be anxious about any research into genetic differences among populations.»
3. «To get a sense of what modern genetic research into average biological differences across populations looks like, consider an example from my own work. Beginning around 2003, I began exploring whether the population mixture that has occurred in the last few hundred years in the Americas could be leveraged to find risk factors for prostate cancer, a disease that occurs 1.7 times more often in self-identified African-Americans than in self-identified European-Americans. This disparity had not been possible to explain based on dietary and environmental differences, suggesting that genetic factors might play a role.

Self-identified African-Americans turn out to derive, on average, about 80 percent of their genetic ancestry from enslaved Africans brought to America between the 16th and 19th centuries. My colleagues and I searched, in 1,597 African-American men with prostate cancer, for locations in the genome where the fraction of genes contributed by West African ancestors was larger than it was elsewhere in the genome. In 2006, we found exactly what we were looking for: a location in the genome with about 2.8 percent more African ancestry than the average.

When we looked in more detail, we found that this region contained at least seven independent risk factors for prostate cancer, all more common in West Africans. Our findings could fully account for the higher rate of prostate cancer in African-Americans than in European-Americans. We could conclude this because African-Americans who happen to have entirely European ancestry in this small section of their genomes had about the same risk for prostate cancer as random Europeans.»

L’Importance de l’anonymisation des groupes à l’étude.

Ça fait longtemps que j’écris un post là, mais je vous promets, il y a une bonne raison: j’étais après finir mon mémoire de maîtrise. Cependant, asteur que c’est déposé, je peux parler un peu pour ça que j’ai fait.1

Parce que j’ai mis en œuvre l’analyse des réseaux sociaux pour détecter des communautés dans l’étude, j’avais peu de motivation à trier les sujets selon des variables sociales comme l’ethnie, la race, la religion, etc. En fait, je n’aurais pas pu le faire si je le voulais, parce que j’ai recueilli un corpus de quelque 200 mille personnes. Finalement, la seule variable que je peux appeler une variable sociale que j’ai usée, c’était le numéro de la communauté à équelle appartenait le sujet.

L’avantage de cette situation, c’est que j’ai complètement évité d’imposer des stéréotypes aux sujets ou de minimiser les différences entre leurs identités en évitant de les classer parmi d’autres personnes d’ailleurs. Un exemple typique du problème dans la sociolinguistique est la variable de race. Des études célèbres, comme celles à Labov (1966) et à Wolfram (1969), ont classé leurs sujets selon leurs races, ça fait qu’on arrive à en identifier comme afro-américains, par exemple. Quand même si ces sujets ne restent pas ensemble ni n’interagissent, eux devient forcément considérés comme constituant un même groupe. À partir de ce regroupement, les diverses identités de ces groupes sont minimisées.

Ce problème a déjà été reconnu dans la sociolinguistique, et plusieurs solutions ont été proposées, principalement la mise en œuvre du concept des communautés de pratique et plus de dépendance à l’auto-identification. Par exemple, dans l’étude à Bucholtz (1999), elle a étudié un groupe que ses membres elle a identifié à partir d’une activité: le fait d’être membre d’un club. Malheureusement, elle a appliqué une étiquette aux membres de ce club; elle les a appelés des «nerds». Ce nom les relie à des nerds d’ailleurs, peu importe les différences entre ce groupe et les autres groupes de nerds. Elle n’a pas pu éviter de minimiser l’identité du groupe qu’elle a étudié par la simple mise en œuvre du concept des communautés de pratique. Également, Eckert (2000) a dépendu de l’auto-identification de ses sujets comme «jock» ou «burnout», mais on arrive au même problème: quand même si les sujets s’identifient, ça peut choisir des étiquettes qui les relient à des groupes lointains. Il existe sûrement des jocks ailleurs, mais ces autres jocks peuvent différer fortement des jocks dans l’étude à Eckert. Ça fait qu’on ne peut pas éviter de minimiser les identités par la simple dépendance à l’auto-identification, non plus.

Dans mon mémoire, j’ai identifié les communautés simplement par des numéros, ça fait que je n’ai jamais classé les sujets parmi des groupes à équels ça n’appartenait pas. Le fait que j’ai usé l’analyse des réseaux sociaux pour détecter automatiquement ces communautés m’a permis d’éviter plus facilement d’appliquer des étiquettes aux sujets qui pourraient minimiser leurs identités, mais c’est possible dans n’importe quelle étude, quand même si les chercheurs emploient les variables sociales classiques. De la même manière qu’on anonymise les identités des individus, on peut anonymiser les identités des groupes à l’étude. Quoifaire il faut connaître que les races dans une étude sont «noir» et «blanc» ou que les religions sont «juif» et «catholique»? Si un chercheur s’intéresse à la manière que ses sujets font face aux stéréotypes qui sont pertinents à leurs vies, ça c’est une affaire, mais la plupart des études variationnistes ne s’occupent pas de cette question, ça fait que la plupart des études peuvent faire davantage pour protéger les peuples défavorisés.


1. Pour ceux qui ne connaissent pas le thème de mon mémoire, j’ai effectué une analyse de l’usage de la variable linguistique (lol), constituée de lol, mdr, etc., sur Twitter.


Bucholtz, M. (1999). «Why Be Normal?»: Language and Identity Practices in a Community of Nerd Girls. Language in Society, 28(2), 203–223. https://doi.org/10.1017/s0047404599002043

Eckert, P. (2000). Linguistic Variation as Social Practice: The Linguistic Construction of Identity in Belten High. Madlen, MA: Blackwell Publishers, Inc.

Labov, W. (2006). The Social Stratification of English in New York City (2e éd.). Cambridge, Angleterre: Cambridge University Press. (Publié pour la première fois en 1966)

Wolfram, W. (1969). A sociolinguistic description of Detroit negro speech. Washington, D.C: Center for Applied Linguistics.

© 2024 Josh McNeill

Theme by Anders NorenUp ↑