Je n’ai jamais aimé Chomsky, malgré le fait que je n’ai jamais rien lu de lui. Ses idées sont aussi répandues dans la linguistique, du moins aux universités américaines, qu’il ne faut pas vraiment lire ses œuvres pour être exposé à ses idées. Cependant, pour moi, c’est important d’avoir une bonne idée du context dans équel des idées ont été proposées et développées, ça fait que j’ai enfin lu Syntactic Structures (Chomsky, 1957/2002), équel résume, je crois, tout quelque chose que je n’aime pas par rapport à Chomsky et l’espèce de linguistique théorique à équelle ses idées ont mené.

Mais premièrement, quittez-moi dire que je ne pense pas que Syntactic Structures est un livre sans valeur. Quand même si je ne suis pas d’accord avec un tas de ce que Chomsky a écrit, il a bien posé des questions intéressantes, et ça lui donne une value en soi. Par exemple, Chomsky a avancé que les grammaires ne devraient être développées qu’à partir des moyens formels, en mettant complètement de côté la sémantique (pp. 93-94). J’ai plusieurs arguments contre cette idée, équels je n’exposerai pas là, parce que mon point est simplement que c’est une question intéressante à considérer.

Ce que je n’aime pas par rapport à Chomsky et l’espèce de linguistique théorique qu’il a engendrée, c’est le mépris quasiment complet des preuves empiriques de quoi que ce soit. La linguistique théorique s’est proche entièrement appuyée sur les intuitions comme «données», souvent les intuitions des linguistes mêmes, non des informateurs. Malgré le fait que Syntactic Structures est souvent dépeint comme un œuvre fondateur des sciences cognitives, ça n’a jamais suggéré que les linguistes usent des méthodes comme l’expérimentation pour valider leurs théories tout comme ceux dans d’autres domaines scientifiques qui s’intéressent à la cognition feraient, tels que les psychologues et les neuroscientistes.

Il y a deux affaires dans Syntactic Structures qui ont permis aux linguistes d’aborder leur «science» comme ça, je crois:

  1. Chomsky a avancé que les grammaires n’ont pas rien à voir avec ni la synthèse ni l’analyse (p. 48)
  2. Chomsky a avancé que l’objectif de la linguistique théorique est de développer une procédure d’évaluation (pp. 50-52)

Équand il dit la synthèse et l’analyse, Chomsky veut dire la manière que les humains produisent le langage et la manière qu’eux comprend le langage, respectivement. Il ne pensait pas que les grammaires expliquent ces phénomènes, qui est absolument bizarre. Exactement quoi les grammaires expliquent sinon l’un de ces phénomènes ou les deux? On diserait qu’on est plutôt après concevoir la manière qu’une grammaire pourrait fonctionner pour ce qui est d’un être artificiel imaginé, à équel cas on n’a pas besoin de considérer des preuves empiriques générées par l’observation de ou l’expérimentation sur les êtres humains réels.

Quant à la procédure d’évaluation, Chomsky voulait dire que le développement d’une théorie linguistique qui pourrait nous dire si une grammaire donnée est la bonne grammaire pour une langue donnée est trop dur, et le développement d’une théorie linguistique qui pourrait générer une grammaire d’un corpus est encore plus dur, ça fait qu’on ferait mieux développer une théorie linguistique qui nous dit simplement si une grammaire dépeint mieux une langue donnée qu’une autre grammaire. Et selon quel critère on juge équelle la dépeint mieux? Selon la simplicité.

Mais le problème avec le focus sur une procédure d’évaluation est que ça minimise encore l’importance des preuves empiriques. Il n’y a pas de besoin de tester les êtres humains pour savoir si ça emploie des transformations, par exemple; on a juste besoin de démontrer que les transformations simplifient la grammaire plus qu’une autre proposition ferait, cette autre proposition ayant été également développée sans tester que ça s’applique à ce qui se passe dans les esprits des êtres humains.

Finalement, la direction que Chomsky a établie pour la linguistique dans Syntactic Structures ressemble s’intéresser à la meilleure manière de concevoir une grammaire efficace, non à une manière de comprendre comment les humains font le langage. Si la linguistique chomskyenne explique en définitive ce que les humains font, ce résultat est tout à fait accidentel, puisqu’il n’y a pas rien dans l’approche qui est capable d’établir ce lien.

Sans surprise, les résultats de l’approche de la linguistique à Chomsky s’applique le mieux au développement des logiciels qui traitent la synthèse vocale et la reconnaissance vocale, c’est-à-dire l’ingénierie. Les IA n’ont pas besoin de faire le langage de la même manière que les humains font le langage; ça doit simplement fonctionner. Et moi, je suis bien content que ça fonctionne. Moi j’use Google Assistant tout le temps, et j’ai hâte de pouvoir causer à ma maison comme le personnel de l’USS Enterprise cause à son vaisseau spatial.

Cependant, quant à l’avancement de la linguistique comme une science, je crois que l’approche à Chomsky, comme il l’a établie dans Syntactic Structures, a mené à une perte de temps et de ressources monumentale. De nombreux linguistes créatifs et intelligents ont passé quelques 60 années effectivement après jouer un casse-tête qui n’a pas du tout éclairé comment les humains font exactement le langage, et moi je ne pense pas que je vais trop loin si je dis que les idées à Chomsky, en combinaison avec son énorme influence dans le domaine, sont responsables.


Chomsky, N. (2002). Syntactic Structures (2e éd.). Berlin; New York: Mouton de Gruyter. (Œuvre original publié en 1957)